Petite Rencontre entre Alliés...

Aujourd'hui, comme chaque jours depuis qu'elle était venue s'installer au château du roi de son pays d'éclosion, peu de temps après le début de la nouvelle guerre, Rexia s'était dite cette phrase, alors qu'elle se faisait une petite balade digestive dans le parc, après s'être ingurgité trois vaches biens grassouillettes pour son repas de midi, le genre de repa qui lui permettrait de tenir plusieurs jours sans avoir rien à avaler. Autour d'elle, les deux-pattes courraient partout. De toute façon, ils courraient toujours, pour un oui, pour un non... des humains soldats, lors de leur course en direction du terrain d'entrainement. Des humains gardes, qui marchaient dans les rues en rang deux par deux, afin de veiller à la sécurité du peuple. Des humains marchands, sur les marchés, qui criaient à s'en casser la voie, et ses ses oreilles par la même occasion, des phrases stupides qui faisaient plus fuir les clients que ça ne les attiré, du genre "Venez, messieurs dames ! Venez-voir mon bon poisson frai !" ou "Mesdames, venaient sentir ce parfum ! Avec ça, vous êtes sûr que votre marie tombera comme une mouche !"... un parfum qui, soit dis en passant, sentait tellement fort qu'il fichait en fait un sacré mal de crâne et qu'il poussait le plus souvent le fameux mari à partir prendre l'air... ou encore il y avait là un charcutier qui criait "Revient ici, sale bâtard galeux !" à un chien des rues qui lui avait chiper un chapelet de saucisses dans sa boutique et qu'il poursuivait en brandissant un couteau de boucher, ou les femmes, elles aussi, savaient crier, comme celles qui traversaient la ville avec un ballet à la main pour aller chercher leur compagnon qui avait encore trop bu la veille, qui avait dormi à la taverne et qui était en retard pour le travail... en bref, le château, ainsi que les habitations qui l'entouraient, était toujours, durant la journée, depuis tôt le matin jusqu'à tard le soir, remplit d'une énorme agitation. On aurait dit une fourmilière qui aurait perdue sa reine !
Tout-cela fichait les nerfs de la dragonne à fleur de peau, ça résonnait dans sa caboche, et elle devait faire preuve d'une grande force mental pour ne pas lever haut le museau et pousser un puissant rugissement pour leur ordonner de se calmer un peu, et je disais ça pour rester polie... tout ce bruit, et ces odeurs, c'était vraiment trop pour ses sens aiguisés, elle en perdait presque ses repères et son orientation. Elle en regrettait à chaque fois d'avoir préférée la promenade à la sieste, mais chaque jour, elle refaisait la même erreur, car elle en avait prise l'habitude depuis déjà de nombreuses années. Le calme et le silence de la forêt où elle avait grandie, élevée par les centaures, et où elle avait aujourd'hui sa grotte adorée, lui manquait vraiment beaucoup... mais elle ne pouvait pas se permettre d'y retourner, pas encore. Elle était venue vivre sur le domaine de Caspian afin de protéger celui-ci d'une éventuel attaque des traîtres briseurs-d'oeufs Telmarins, des barbares, ou encore pire : de la sorcière blanche en personne. Et maintenant que les anciens rois et reines de Narnia avaient commençait à réapparaître, elle avait trois fois plus de seigneurs sur qui elle devait garder un l'oeil. Et c'est pour ça qu'elle ne se permettait plus de s'éloigner du château, même pas pour une heure ou deux, pour se retrouver un peu au calme. Car elle ne se le pardonnerait jamais si entre-temps, ses protéger se faisaient attaqués et qu'elle ne soit pas là...
Cependant, plus elle avançait, et plus la bête aux écailles pourpres sentait que sa patience allait finir par atteindre ses limites. Il y avait tellement de stresse et d'agitation autour d'elle qu'elle-même commençait à se sentir stresser, comme si les bipèdes lui transmettaient leur sentiments, et au final, cette promenade digestive n'avait rien de bon pour la digestion, bien au contraire. Même si les gents se poussaient lorsqu'ils la voyaient arrivée, que certains s'arrêtaient pour lui jeter des regards parfois émerveillés, d'autres-fois curieux, ou encore inquiets, le bruis et les mouvements ne s'arrêtaient jamais, elle en avait presque la nausée. Elle décida qu'il valait mieux qu'elle fasse demi-tour avant qu'elle ne pète les plombs et qu'elle ne fasse une bêtise... du genre démolir une boutique d'un coup de queue, ça aurait sans doute ramené le silence, ça. Tendis qu'elle se redirigeait vers la palais du roi, où l'attendait une grande pièce rien que pour elle, remplie de coussins lui formant un grand nid, et qu'elle avait la tête un peu ailleurs, essayant de s'enfuir au très-fond de son subconscient pour échapper aux sons extérieurs, elle ressentit comme un choc sur la poitrine qui la fit revenir à la réalité. Devant-elle, il y avait un jeune homme étendu par-terre.
Elle ne put s'empêcher de grogner, mais ce n'était pas contre le deux-pattes, qui n'y était absolument pour rien : c'était contre elle-même, elle était énervée par sa propre maladresse. Heureusement qu'elle avait eue le reflex de s'arrêter en sentant quelque-chose contre elle, sinon elle l'aurait surement écrasée. Pour l'homme, elle tendit dans sa direction une de ses griffes d'ivoire, lui proposant ainsi de s'appuyer contre celle-ci pour s'aider à se relever...

Je suis vraiment désolée, je ne t'avais pas vu,

lui dit-elle, en se retenant d'ajouter "Les humains sont si petits", de peur de le vexer, en plus de l'avoir renversé.

J'étais venu par hasard dans le Château de notre cher Souverain. Ma soeur Arya avait encore disparu je ne sais où dans les bois comme elle avait l'habitude de le faire depuis de nombreuses années. De ce fait, je n'avait pas grand chose à faire, et depuis notre exil d'Archenland, je n'avais pas fait la connaissance de Narniens. Il était donc temps de le faire, et le Château était l'endroit le mieux placé pour rencontrer du monde. Du moins c'était ce que je m'étais dit en partant de la maison que les narniens avaient mis à notre disposition. Je me rendais compte à présent qu'il y avait ici beaucoup de gens qui ne servaient à rein. On se seraient cru sur un marché ambulant. Tous criaient pour vendre leurs services et/ou marchandise, et il en résultait une cacophonie telle que je n'en avait jamais vu.

Je m'éloignai donc de tout ce bordel, afin d'avoir la paix, mais aini, je ne risquais pas de rencontrer quelqu'un d'intéressant. A ces pensées peu engageantes, je sentis un poids important contre mon dos, et tombai à la renverse sous cette poussée. Je me retournai, prêt à crier sur l'imbécile qui ne faisait pas attention à où il posait ses pieds et je me retrouvai face à immense dragon. J'en perdi la parole jusqu'à ce que celui-ci s'excuse platement, tout en me tendant une de ces griffes afin de m'aider à me relever. J'acceptai avec un sourire, et me relevai d'un bond.

- Il n'y a pas de soucis, ô dragon, j'aurais moi même du faire plus attention....

Je me tus aussitôt, intimidé par cette bête immense et reculai de deux pas.

Tien, une nouvelle tête... Rexia ne se souvenait pas avoir déjà vu le visage du jeune homme qu'elle avait fait tomber, et même si elle était du genre à être facilement tête en l'air, elle n'oubliait jamais un visage avec qui elle avait discutée, aux cotés de qui ou avec qui elle avait combattue, ou tout simplement qu'elle avait croisée comme ça sur les chemins. C'était un trait assez communs chez ceux de son espèce, et un peu une question de survie, afin de leur permettre de reconnaître leurs ennemis et leurs prédateurs. Il n'y avait alors pour elle que deux raisons possible au fait qu'il ne lui dise rien : soit elle ne l'avait tout simplement encore jamais croisée... quoi, ce n'était pas impossible. Même si la bête aux écailles de rubis était la gardienne de Narnia et de ses habitants, elle ne passait pas sa vie auprès du peuple de ce pays, encore moins auprès des telmarins, et préférait vivre en solitaire durant les périodes de paix où on avait pas besoin de sa protection. Soit c'était-là un nouveau-venu dans leur royaume.
Le deux-pattes aux cheveux blonds se releva rapidement en acceptant l'aide que lui avait proposée la créature en se servant de sa serre... et une lueur de curiosité brilla dans le regard de celle-ci. C'était la première-fois qu'elle rencontrait un être-humain avec son physique. Bien sûr, elle avait sentie que c'était un garçon, à cause de sa façon de s'habiller, ainsi que de son odeur... les individus des deux sexes de chaque espèce laissaient chacun échapper une odeur différentes, reconnaissable pour un être quasi-animal comme elle... mais si il n'y avait pas eue ça, elle aurait presque pue le confondre avec une femelle humaine, avec ses traits fins et ses yeux entourés de noir.
L'homme-femme

avait eu l'air d'être sur le point de lui lancer une remarque désagréable, le genre de remarque que lançaient les ronchons pour qui les excuses des maladroits comme elle n'avaient pas grande importance... mais il se stoppa d'un coup, sans doute intimidé devant les longues griffes, les larges crocs, et sans doute le fait qu'il sache que cette créature était une dragonne et que qu'elle était capable de cracher du feu. Il s'empressa alors de dire qu'il n'y avait pas de souci, disant presque que c'était de sa faute, et recula de trois pas... apparemment, il était impressionné, et Rexia n'allait pas lui en tenir rigueur. Vantarde comme elle était, la prédatrice adorait voir les espèces qu'elle considérait comme moi forte qu'elle, presque comme des proies, avoir peur de son imposante carrure. Elle en profitait souvent, comme lorsqu'elle volait au dessus du château en crachant du feu vers les nuages, juste pour impressionner un peu les humains... mais ces derniers temps, elle avait été obligée d'arrêter son petit jeu, après s'être faite allumée par le roi Caspian lui-même : ses dernières acrobaties aériennes avaient causées une telle panique parmi son peuple qu'elle avait à elle toute-seule presque réussie à détruire le marcher sans pour autant y toucher.
Malgré la peur qu'elle avait l'air de lui inspirer, il y eut quand-même malgré-tout un petit quelque-chose dans la phrase du telmarin qui réussit à la vexer un peu, qui la fit grogner... mais bon, comme il ne devait pas vraiment être au courant de sa susceptibilité par rapport à ce détail que semblaient oublier la plupart des humains, et aussi parce qu'elle n'allait pas en plus s'énerver contre lui après l'avoir fait tomber, elle se contenta de lui en faire la remarque :

Allons, inutile d'être inquiet comme ça, je ne vais pas te manger. Mais s'il-te-plais, à l'avenir, fait un peu attention à ce que tu dis : je ne suis pas un dragon, mais une dragonne. Il y a quand-même une sacrée différence : je suis bien plus gracieuse que les mâles.

Et oui, comme je l'avais préciser plus haut, elle était vantarde...