Le roi et la belle au bois dormant [PV Edmund]

La vie d'Elle Mars était loin d'être simple. Elle n'avait certes que 18 ans, et la blonde aurait peut être aimé vivre comme la plupart des jeunes femmes de son âge. Elle aurait aimé se préoccuper de sa beauté, de s'habiller élégamment pour trouver un beau jeune homme qui lui ferait la cour. Un beau jeune homme qui serait l'élu de son coeur, avec qui elle partagerait sa vie. Elle, de son surnom Ella, était certes belle et élégante. C'était des qualités qu'on était obligé de lui reconnaître. Mais là n'était pas le problème. La vie de cette belle jeune femme était beaucoup trop mouvementé pour oser pouvoir ne serait-ce que penser à l'amour.

Toute personne vivant dans ce monde connaissait les telmarins. Ceux-ci était en paix depuis 5 ans avec les narniens. Les deux étaient arrivés à cohabiter et s'entendre. Pourtant quelques telmarins refusaient toujours de croire en la sincérité des narniens. Pour eux ses êtes étaient trop différents. Différents signifiait étrange, louche et calculateur. Certains Telmarins avaient peur d'eux. En ayant peur d'une personne, ils ne pouvaient donc pas accorder leur confiance à ce peuple. Et une personne guidée par la peur ne trouvait qu'un moyen de se défendre : tuer avant que l'autre ne tue. C'était un peu paranoïaque comme réaction, un peu trop excessive. A ce niveau là ce n'était plus de la peur mais de la débilité humaine.

Elle ne faisait pas partie de ses personnes craintives envers les Narniens et pourtant, elle se trouvait être le bras droit du chef des rebelles. Et lorsqu'on est le bras droit d'une telle organisation, la vie n'était pas de tout repos. Elle était sans arrêt en déplacement pour le compte du chef, à espionner, recueillir des informations. Généralement elle savait se montrer discrète et ne pas se faire remarquer. Mais quelques fois, elle avait été amené à se battre. Elle ne laissait jamais aucun témoin lorsque quelqu'un arrivait à voir son visage. Son identité devait rester cacher.

Le plus marrant chez Ella était le double jeu qu'elle menait. Avec son visage d'ange, son caractère heureuse, joyeuse, toujours souriante et de bonne humeur, sans parler de sa joie de vivre, son côté très étourdis pour ne pas dire « blonde » et de son regard innocent, Ella paraissait inoffensive. Et pourtant il ne fallait pas se fier aux apparences. Ella possédait en effet, une certaine force physique et savait parfaitement se battre au corps à corps et manier ses deux fourches, en plus de son dos particulier.

Comment avait-elle fait pour se retrouver dans une telle position ? Quand est-ce que ça vie avait basculé ? C'était il y a deux ans. Rappelons sa situation familiale. Ella était une telmarienne. Son père, au service du roi, ne pensait qu'à son travail, ne s'intéressait pas du tout à elle et n'était que rarement présent dans sa vie. Sa mère était décédé lorsqu'elle était petite. Mais la jeune Elle n'était pas malheureuse. Voilà des année qu'elle vivait chez sa grand mère du côté maternel, avec qui elle s'entendait merveilleusement bien. Sa grand mère remplaçait le rôle de ses parents et s'occupait d'elle comme s'il s'agissait de sa fille. Les deux étaient très complices, s'entendant réellement bien.

Malheureusement leur relation se brisa du jour au lendemain. Ella était rentrée chez elle, fatiguée, ayant la tête qui tourne. Elle ne se sentait pas bien et partit donc se reposer un moment dans sa chambre. Mais Elle, très serviable, ne mit pas longtemps avant de se relever et de préparer à manger. Même malade et malgré l'interdiction de sa grand mère de quitter son lit, Elle aimait rendre service, se rendre utile. Elle se fichait pas mal des désapprobations de sa chère grand mère. Et puis soudainement, son corps entier se mit à trembler, sans s'arrêter, sans explications. Son mal de tête venait d'empirer. Puis le plus surprenant et inquiétant à la fois, arriva. Des éclairs bleus foudroyants sortirent de ses mains et vinrent frapper les murs. Rappelons qu'il n'y a habituellement pas d'électricité à Narnia et encore moi des personnes électriques. Finalement une partie de la maison explosa, ne supportant pas toutes les doses d'électricité qui brisèrent les mur. L'autre partie de la maison brula. Elle eu juste le temps de quitter la maison, avec seulement quelques égratignures. Son corps ne se contrôlait plus, tout tremblant, s'électrocutant elle même au passage. Mais la grand mère n'eut pas le temps de sortir, elle décéda, brulé dans la maison.

Tout le monde, y comprit son père, la considéra comme la coupable. Elle même se sentait énormément coupable. Elle culpabilisait. Pour elle, elle avait tué sa précieuse grand mère. Et c'était l'avis d'également beaucoup de monde. Elle était un monstre, un assassin. Même ses amis la rejetèrent, ayant peur de s'approcher de la jeune femme qui s'avérait être une sorcière, et de connaître le même funeste destin.

La seule personne à ne pas la juger, la réprimander et l'accepter fut son meilleur ami. Celui-ci l'aida pendant deux ans à maitriser son pouvoir. Ella lui devait la vie. Parce qu'il était la seule personne à avoir été là alors que tous les autres l'avait abandonné. Il avait été présent au moment où elle en avait eu le plus besoin, où elle avait cru mourir. Malgré toute la souffrance qu'elle avait pu ressentir, grâce à son ami, elle avait pu se relever et continuer de vivre. Mais jamais elle ne se pardonnerait le meurtre, même involontaire qu'elle avait commit. Elle ne se considérait plus comme humaine.

Mais Ella avait parfois des différents avec son meilleur ami Telmarins. Celui-ci ne pouvait pas supporter les Narniens, il disait qu'ils étaient beaucoup trop différents d'eux, qu'ils finiraient pas les trahir et tous les massacrés. Elle n'était absolument pas d'accord. Ce que son ami ne savait pas, c'était quelle avait rencontré un narnien lorsqu'elle était petite, à l'époque où l'on croyait que les narniens n'étaient qu'une légende, qu'ils n'existaient pas. Elle avait fait la connaissance d'une petite souris qui parlait et se lia rapidement d'amitié avec elle. Mais sous la demande de la dite souris, Ella ne parla à personne de son existence.

Aussi lorsque son ami fut à l'origine de la création d'un groupe de rebelle pour exterminer les Narniens, Elle le suivit parce que, comme il était écrit plus haut, elle lui devait la vie. Elle n'aimait pas particulièrement ce qu'elle faisait mais elle le suivrait jusqu'à la mort. Son ami était comme vous l'avez comprit, le chef du groupe de rebelles. Ella, sachant se battre et maitrisant en plus son don de l'électricité devint rapidement son bras droit. Et elle l'avait suivis dans bien des taches. Elle avait organisé l'alliance avec les barbares qui avaient envahis Calormen, elle s'était occupés de recruté du personnel telmarin qui ont la même sombre idée, ainsi que des puissants sorciers. Elle n'avait pas participé au réveil de Jadis de la sorcière blanche mais y avait assisté.

Et maintenant, elle avait pour ordre de retrouver les rois et reines de Narnia que Caspian avait faire revenir. De qui tenait-elle ses informations ? A vrai dire, d'elle même ! Elle avait apprit en espionnant que le prince Caspian avait sonné dans la trompette pour refaire venir les rois et reines de l'ancien temps. Et ses informations étaient fiables. Après en avoir parlé à son ami, celui-ci envoya son arme, donc Ella, à la recherche des Pevensie pour les tuer tous les quatre !

Elle se mit donc en route. Arrivée dans une forêt, elle sourit et emprunta un chemin assez difficile à retenir, mais un chemin dont elle était habitué à prendre. Entre deux arbres étaient construits une grande et vieille cabane. Jusqu'à maintenant personne n'avait réussit à la localisé. Il s'agissait d'un quartier général !

En effet, lorsqu'ella était petite, avec son ami, ils étaient amis justement, avec d'autre garçons. Et malheureusement, un autre groupe de petit garçon venait souvent les embêter, les provoquer et les insultés. Elle était une petite fille très vive à l'époque. Elle ne se laissait pas pas marcher sur les pieds. Tel un garçon manqué, elle n'hésitait pas à frapper. Des combats s'en suivaient. Son équipe en sortait le plus généralement vainqueur. Ils avaient finalement construit cette cabane qui leur servirait de quartier général pour préparer des plans pour lutter contre l'autre groupe d'enfants.

Ella entra donc dans cette cabane où étaient enfermés plusieurs souvenirs. Il y avait un grand lit avec des draps, ainsi que quelques chaises et une petite commode où était posé une photo d'Elle lorsqu'elle était plus petite.

Elle se dit que pour une fois, elle avait bien le droit à une pause avant de se mettre au travail et de chercher les Pevensie pour les tuer. De toute façon elle ne savait même pas s'ils étaient là ou pas encore.

Elle se coucha dans le lit pour se reposer et finalement s'endormit. Sa pulsation était paisible, ses yeux clos, ses lèvres rouges légèrement entrouverte et un regard serein. Sa pointrine se soulevait légèrement au rytme de sa respiration. On aurait dit une jolie princesse qui dormait, attendant que son prince vienne la réveiller.

Je préfère encore partir me réfugier à la bibliothèque plutôt que de continuer à écouter les bêtises d'un parasite qui refuse d'évoluer tel que toi !

Hurla Eustache Clarence Scrubb en claquant férocement la porte de sa chambre derrière-lui.

C'est-ça, vas-y à ta bibliothèque ! Et profites-en pour te noyer dans tes bouquins de science, ce serait sympa de ta pare, pour une fois !!

Répondis-je à mon cousin, tellement fort que les voisins avaient dus m'entendre crier.

Et oui, comme tout les jours depuis que je m'étais installé dans cette maudite baraque, je venais de me disputer avec mon cousin. Je jeta férocement sur le lit de camp que j'occupais le livre de conte de fée qui en était la cause... Eustache était entré alors que je le feuilletais tranquillement et s'était mi à se moquer de moi. Résulta, cet idiot m'avait coupé l'envie de bouquiner. Bon, au moins, j'avais réussi à gagner une des manches : c'était lui qui était sorti de la chambre, pas moi.
Tendis que je faisais les cent pas dans la petites pièce, mon visage s'illumina d'un sourire malicieux : je venait de trouver une façon encore plus délicieuse de me venger de lui : je m'agenouilla et je tendis le bras sous son lit pour y attraper une boite en métal. C'était les caramels de mon oncle qu'Eustache lui avait volé, en essayer de me faire accuser à sa place. Heureusement, puisqu'il ne trouva pas de preuve, son père décida de ne pas me punir... j'ouvris la boite et j'en mangea deux, et quand aux autres, je les lécha et je les remis dans leur papier, avant de les ranger à la place où je les avais trouvé. J'attendrais qu'Eustache les ait tous mangé, puis je lui dirais ce que j'ai fait. Il me tardait déjà de voir sa tête lorsqu'il l'apprendrait !
Ma petite vengeance accomplit, je me releva, mais ce ne fut que pour me laisser tomber mollement sur son lit. J'étais un peu dégoûté à l'idée que ce soit cette tique qui y dormait toutes les nuits, mais il fallait avouer qu'il était vachement plus confortable que ce à quoi je m'étais habitué avec mon lit de camp. Il était tellement moelleux que j'avais l'impression de m’enfoncer dans les couvertures... mais en faite, je m’aperçus très vite que j'était RÉELLEMENT en train de m'enfoncer dans les couvertures, comme dans des sables-mouvants ! J'essaya de hurler, d'appeler à l'aide, mais un bayons fait de linge blanc s'entoura autour de ma bouche. Très vite, il ne resta plus de moi qu'une main qui s'agitait frénétiquement à la recherche de quelque-chose pour s’agripper... puis plus rien, et le lit redevint aussi plat et normal que devait l'être un lit fait avec beaucoup d'attention par ma tante. Quand à moi, je me sentais tomber, la vue embrouillée au milieu d'une brume blanche. Ma bouche avait était libérée, et je me mis à hurler, tendis que je me sentait chuter à grande vitesse.
Il ne me fallut pas longtemps pour que je quitte cette brume, me retrouvant sous la clarté aveuglante d'un soleil rayonnant... et je m’aperçus alors que cette brume n'en était pas une, en faite, c'était des nuages. Et moi, je continuais à tomber, je voyais le sol se rapprocher dangereusement, je voyais la verdure d'une forêt dans laquelle j'allais terminé ma course. Ce que je ressentais était horrible ! Je savais que j'allais mourir, et hélas, je n'y pouvais absolument rien.
Finalement, je m'écrasa sur le toit d'une vieille cabane en bois délabrée, qui se perfora sous l'impact. Je me retrouva sur le sol de la maison, près du lit où dormait Ella, au milieu des copeaux de bois. Et je resta un bon moment à terre, persuadé que j'étais mort... mais en fait, non. Au bout d'un moment, je me releva, le coeur battant la chamade, examinant mon corps à la recherche de la moindre blessure... mais non, là non-plus, je n'avais rien, même pas un bleu, même pas la plus petites des égratignures. Je ne me souvenait même pas avoir ressentit un choc en m'écrasant... j'eus un grand sourire en comprenant enfin ce qu'il venait de ce passer. Une seule chose était assez puissante pour me permettre de faire une telle chute et de m'en sortir indemne : la magie. Et puisque la magie n'existait pas, sur terre... et je parle de la vrai magie, pas de celle que font les charlatans pour impressionner les enfants... ça ne pouvait signifier qu'une seule-chose...

JE SUIS A NARNIA !!!

Hurlais-je en sautant de joie...

{Désolé, je sais que c'est un peu court, mais il me faut le temps de m'habituer à Edmund. J'espère que cette réponse te convient, Ella. Si tu avais voulue autre-chose, n'hésite pas à me le dire, j'éditerais ;) }

[Ne t'inquiète pas, c'est parfait !]

Le craquement sonore qui retentit ne me réveilla pas, même lorsque le toit de ma cabane explosa et qu'un jeune homme percuta le sol. Je devais vraiment être fatigué pour dormir dans de telles circonstances. Un petit gémissement plaintif s'échappa d'entre mes lèvres et je m'étirais dans mon lit de fortune sans ouvrir les yeux. En revanche se fut le crie du brun qui me coupa du monde des songes, me faisant revenir à la réalité. Paniquée, je sursautais en poussant un crie de frayeur et tomba du lit pour m'étaler au sol. J'y restais un moment en essayant d'assimiler la situation. Qu'est-ce qu'il venait de se passer là ? Un briguant ? Celui-ci avait hurlé « je suis à Narnia ». Évidement que tu es à Narnia abruti ! Où est-ce que tu penses être ? A moins que .. ? … non ? ….. Prise d'un doute, je me redressais lentement, assise sur le sol et releva la tête. Mon toit était complétement détruit. Je me mordis les lèvres. Cette cabane était le seul symbole de mon ancienne vie, un endroit très précieux pour moi, qui maintenant était détruit. Mes yeux se posèrent doucement sur l'inconnu qui avait fait une entrée fracassante. C'est bien ce que je pensais, il s'agissait bel et bien d'Edmund Pevensie, le roi de Narnia. Comment l'avais-je reconnu ? Il était tombé de nul part et enchanté d'être arrivé à Narnia. De plus, lorsque j'avais 13 ans, je l'avais déjà aperçu, lors de son retour sur Terre après le couronnement de Caspian. J'étais parmis les villageois, les Telmarins venus assister au couronnement de leur roi. La petite fille admirative que j'étais à l'époque avait bien changé, mais jamais je n'oublierais ce visage. Le visage de celui qui avait fait revenir la paix à Narnia. Le visage de cet être bon que je devais maintenant tuer. Je le fixais un moment de mon regard bleus étincelant avant de poser les yeux sur les décombres du toit qui gisaient sur le sol. Après avoir laissé échapper un soupire, je me relevais enfin. Je m'approchais d'Edmund pour me baisser et ramasser la photo de moi lorsque j'étais petite, qui était tombé sur le sol. Je la remis à sa place, sur le bureau, qui par chance avait été épargné.

Après qu'Edmund se soit repris de ses émotions, je lui offris mon grand sourire habituel.

- Faite attention de ne pas vous blesser, Roi Edmund.

Je m'inclinais légèrement en signe de respect, sans quitter mon charmant sourire. Qu'est-ce que je faisais ? J'aurais du le tuer, là maintenant, j'aurais pu. Ma mission aurait été en partie accomplit. Edmund n'aurait pas au le temps de réagir. Et pourtant, je ne le fis pas. Peut-être que c'était assez impressionnant de se retrouver devant ce roi qui avait sauvé Narnia à déjà deux reprises. Je le fixais de nouveau avec mon regard à la fois enjoué et enfantin. Un regard de pur admiration. Parce que oui c'est vrai, j'avais de l'admiration pour les Pevensie, mais ce temps là était terminé. Je n'étais plus Elle, mais Ella, bras droit de Zolm. J'étais face à l'homme avec lequel j'allais passer mon temps à combattre, l'homme que je devais tuer sous les ordres de mon ami. Mais à la place de prendre mes armes et d'engager le combat, je poussais doucement mes fourches avec mon pied, pour les cacher discrètement sous mon lit. A la place d'attaquer, j'allais plutôt observer. Un double jeu allait donc être mené.

Je lui pris les mains en lui souriant de toutes mes dents.

- Vous allez bien Roi Edmund ? Vous ne vous êtes pas blessé ? Je vous ai reconnu tout de suite. Et je dois avouer que je suis contente de votre présence ici, vous étiez attendu. Je vous souhaite la bienvenue à Narnia. J'imagine que vous avez de tonnes de questions à poser.

C'étaient des paroles qui pouvaient paraître fausses, mais ma bonne humeur et mes sourires eux, étaient sincères. J'avais toujours été souriante. Parce que mes sourires cachaient de profondes blessures. Il s'agissait d'une sorte de bouclier, pour ne pas qu'on me connaisse, qu'on ne sache pas mes véritables émotions. Même lorsqu'on me faisait du mal, je continuais de sourire, peu importe les circonstances. Finalement, ce sourire faisait partit de moi. Mon grand côté enfantin et naïf refaisait surface comme toujours.

Je lâchais enfin les mains d'Edmund pour sortir de la cabane et marcher, pied nu, sur la terre et les feuilles mortes de la foret, en soulevant légèrement ma robe pour ne pas qu'elle traine trop sur le sol. La première question du roi serait surement de savoir où il était exactement. Je m'empressais de la lui fournir avant qu'il ne la pose.

- Nous ne sommes pas très loin de Cair Paravel, la Capital de Narnia, la cité des anciens rois ….. Votre cité.

Ne tenant pas en place, je grimpais sur un autre et m'assis sur une branche, assez haute. Le vent remuait doucement mes cheveux et venait aéré mon visage. Je fermais les yeux un instant. Mon sourire innocent ne m'avait toujours pas quitté. Je jouais vraiment à un jeu dangereux. Mais d'un autre côté, je ne mentais pas, parce qu'il s'agissait bien de mon attitude habituel. J'oubliais simplement volontaire de lui donner quelques détails, qui pourtant avaient leur importances. Je rouvris les yeux et me pencha en avant, pour regarder en bas, où se trouvait Edmund.

- Han, je ne me suis même pas présenté. Veuillez pardonner mon impolitesse votre altesse. Je m'appelle Ella, Ella Mars. Je suis une Telmarine. Mon père est au service du roi Caspian.

Et bien quoi ? La non plus ce n'était pas un mensonge. J'omis juste de préciser dans quel camps, moi j'étais. Je me penchais encore plus. Je n'aimais pas avoir cette horrible impression de tromper mon monde. Surtout que je connaissais l'histoire des rois et reines de l'ancien temps. Je connaissais l'histoire d'Edmund Pevensie, qui avait été trompé par la sorcière blanche. Et moi j'étais entrain de faire la même chose. Voilà pourquoi je me sentais mal, j'étais vraiment une horrible personne. La méchanceté ne faisait pas vraiment partit de mon caractère. Peut-être que c'était dans ma nature de faire du mal, sans que je le souhaite vraiment. En y repensant, je n'avais pas vraiment de libérté, étant simplement au service de Zolm. Mais je ne m'en plaignait pas. Zolm était mon meilleur ami depuis toujours, et il ne m'avait pas abandonné lorsque j'avais eu besoin de lui. C'était la vie que je lui devais. Jamais je ne pourrais m'acquitter de cette dette que j'avais envers lui.

Mais contrairement à Jadis, la sorcière blanche, moi je ne questionnais pas Edmund, je le renseignais simplement. Ce n'était pas comme si je le trompais comme je ne disais rien du tout sur moi. C'est ce que j'essayais de me persuader. Pourquoi cet élan de culpabilité ? Il fallait que je me reprenne, j'étais le mal, pas le bien. Il fallait vraiment que je renforce mon caractère.

Etant le bras droit de Zolm, j'avais un groupe de rebelle sous mes ordres. Et ça se passait plutôt bien. Je crois que mon caractère agréable, mes sourires et ma gentillesse naturelle avaient su les toucher et les apprivoiser sans que je ne fasse quoi que ce soit. Je les traitais bien et me montrait toujours de bonne humeur. Il me semble que ça change de ses chefs trop autoritaires qui se croient au dessus des autres. Moi, je les considérais tous comme mes égaux. Ce qui fait que j'avais leur fidélité. Mais je n'en voulais pas moi. Que faire de la fidélité ? J'aurais préféré qu'ils ne deviennent jamais des rebelles, qu'ils continuent de vivre normalement. Mais ce n'était pas à moi de raisonner. Non, il est vrai que je n'étais pas d'accord avec Zolm et ses projets. Je n'avais rien contre les narniens, ni contre les rois et reines. Mais je suivrais toujours Zolm, c'était ainsi.

Plongé dans mes pensées, et à force de me pencher en avant, je perdis l'équilibre et tomba de mon arbre. Aie aie aie aie !! La chute allait faire mal !! Et pourtant non, au lieu de m'écraser sur le sol comme je l'avais pensé, j'avais attérit sur Edmund (qui devait sans doute m'avoir rattrapé), que j'avais fait tomber par terre par la même occasion, me retrouvant sur lui.

- …........

Je le fixais un moment sans rien dire. Non je n'avais tout de même pas une dette envers Edmund Pevensie ?

Le cris perçant qui retentit juste après ne fut rien comparé à mon hurlement de joie, mais il n'empêche que je l'entendis quand-même et qu'il réussit à me faire sursauter. Je me retourna brusquement, portant une main main à ma ceinture par réflexe, comme pour récupérer mon épée, sachant très bien qu'à Narnia, la danger pouvait se manifester aussi brusquement que les merveilles... juste avant que je ne me rappel que je ne n'avais aucune arme sur moi. La magie m'avait ramené à Narnia en me laissant dans mes vêtements terrestres, je n'avais rien de plus dangereux sur moi que la boucle de ma ceinture ! Mais heureusement, je n'eus pas besoin d'essayer de me défendre : la personne qui venait de crier était une jeune fille aux cheveux blonds, qui était de tomber de son lit, sans doute après avoir elle-aussi sursautait à cause de mon arrivée. Elle se releva, et je pus apercevoir ses deux yeux bleus, scintillants comme des saphirs... bon sang, ce qu'elle pouvait être jolie ! Hum, hum, passons... j'étais terriblement gêné, à tel point que je ne réagis même pas le temps qu'elle se baisse pour ramasser une photographie représentant une petite fille qui lui ressemblait beaucoup... sans doute elle quand elle était plus jeune... et la remettant en place.
Après-ça, la jeune fille se retourna vers moi, et, après m'avoir dit de faire attention à ne pas me blesser... c'est vrai que j'étais au milieu de beaucoup de gros morceaux de bois aux bouts pointus et aux bords coupants... avant de s'incliner bien bas devant moi.

Oh, non, s'il-vous-plais, relevez-vous,

lui dis-je. Je n'avais pas envie d'une révérence de sa pare, même si ce genre de comportement sciait à quelqu'un de mon rang.

C'est plutôt moi qui devrait... je suis vraiment désolé pour votre toit...

Je ne pus continuer, et c'était tant-mieux, parce que de toute-façon, je ne savais que dire de plus... j'espérais au moins que cette cabane n'était pour elle qu'un lieux comme-ça, pour les vacances, par exemple, et pas véritablement sa maison que je venais à moitié de démolir. Le blonde m'attrapa les mains, souriant comme une enfant se trouvant devant son héros d'enfance... bien que toujours gêné, je ne pus m'empêcher d'avoir un sourire amusé. Elle ne lui ressemblait pas vraiment, mais dans sa façon d'agir, dans son sourire, ce qu'elle pouvait me faire penser à ma petite soeur, Lucy.

Non, ne vous inquiétez pas, tout va bien,

répondis-je lorsqu'elle me demanda si je n'étais pas blessé.

La magie est vraiment incroyable, hein ?

Elle me dit par la suite que j'étais vraiment très attendu à Narnia... et c'est alors que ma joie commença peu à peu à se remplacer par de l’inquiétude. Oui, au font, j'aurais dû m'en douter. Les deux dernières et uniques fois où j'avais été appelé dans ce royaume, c'était parce qu'il était en très grand danger, et qu'il fallait que mon frère, mes soeurs et moi-même, nous le sauvions. Il n'y avait absolument aucune raison que les choses soient différentes ce coup-ci. C'était quand-même dingue qu'un monde comme celui-ci ne puisse pas rester en paix ! Comme la fille venait d'en faire la remarque, j'avait effectivement beaucoup de questions à lui poser... mais apparemment, ça devrait attendre un peu, car celle-ci venait de sortir de la cabane. M’apercevant qu'elle était partie sans ses chaussures, je ramassa celles-ci de sous les décombres, et je parties à sa suite. Je voulais lui demander de les mettre, avant qu'elle ne se blesse avec des épines ou des bouts de bois qu'y risquaient de se trouver au milieu du tapis de feuille morte. Mais elle ne me laissa pas le temps d'en placer une, elle me coupa avant-même que je ne puisse ouvrir la bouche, répondant déjà à au moins une de mes questions : cette forêt était celle près de Cair Paravel, mon ancien château... mais hélas, ce n'était pas vraiment ce que j'avais espéré : ça voulait dire que je devrais parcourir la moitié du royaume pour rejoindre Caspian.
Le temps que je digère l'information et la fille était en train de grimper à un arbre... elle me rappelait vraiment de plus en plus Lucy. Elle non-plus n'était pas capable de se tenir bien longtemps tranquille, bien qu'on avait l'impression de lire le calme de son visage. De là-haut, elle se pencha et me regarda en se présentant : elle s'appelait Ella Mars... bon, au moins déjà une autre interrogation de résolue : cette fille était une telmarine, un membre du peuple de Caspian et donc une alliée. Elle s'excusa également de ne pas s'être présentée plus tôt... sauf que ça, c'était vraiment le cadet de mes soucis !

Ce n'est rien,

lui répondis-je.

Mais s'il-vous-plais, faite attention à vous. J'ai peur que vous...

... et, comme pour confirmer la fin de ma phrase que je n'eus même pas le temps de finir, Ella bascula en avant et tomba de sa branche. Ah, malheur ! Si une telle chute ne lui brisait pas la nuque, elle la blesserait gravement, et là, il n'y aurait pas de magie pour la sauver ! Me croyant comme dans mon livre de compte de fée, où un vaillant prince charmant, assis sur son cheval blanc, se plaçait en bas d'une tour où était prisonnière sa dulcinée et lui disait de sauter, la rattrapant dans dans ses bras musclés, je me mis dans sa trajectoire, les bras tendus pour la rattraper... sauf que moi, je n'étais pas à cheval, j'étais à pied ! Et je ne fus même pas capable de rester debout. Lorsqu'elle me tomba dessus, je tomba en arrière, emporté par son poids, sur le dot, me cognant douloureusement la tête contre le sol. Je fus un peu sonnet... mais au moins, j'avais en partie réussi ce que j'avais voulu faire : la fille allait bien, elle n'avait rien du tout.
Je releva la tête pour la regarder... et mes yeux bruns se plongèrent dans son regard d'azur. Ce n'était pas mon genre de baisser la garde devant quelqu'un, mais là, me sentant rougir sous ce magnifique regard, je ne pus m'empêcher de regarder ailleurs, en riant un peu, un rire qui sonnet horriblement faut...

Eh eh... ça va, au moins ?

Lui demandais-je, reprenant un peu mes esprits.

Vous ne vous êtes pas fait mal ?

Mon regard se posa sur Edmund, en voyant ses joues rouges, je me mis à mon tour à rougir. C'est vrai qu'en y repensant, le situation était un peu délicate. J'étais tout de même allongée sur le jeune homme, plaquée contre lui. Le feux aux joues, je bondis un arrière, sur mes pieds et ferma les yeux pour calmer les battements de mon coeur, accélérés sous l'émotion. J'ouvris de nouveau mes paupières et me pencha en avant, mon habituel chaleureux sourire aux lèvres. Je tendis la main à Edmund et l'aida à se relever.

« Je suis vraiment désolée, je suis très étourdie. C'est que je ne tiens pas en place. Il faut toujours que je bouge de partout. Mais ne vous inquiétez pas pour moi. C'est rare que je me fasse réellement mal. Ah ah je suis costaud !! Regardez, vous ne voyez pas mes muscles ?? »

Croisant mes bras derrière ma tête, j'éclatais de rire. Bien entendu, c'était faux, j'étais bien loin d'avoir des muscles, au contraire, je faisais plutôt physiquement fragile. Mais ne vous fiez pas à cette fragilité, parce que j'étais plutôt agile et souple. Et puis je savais me battre. Enfin là n'était pas la question. Cet humour complétement stupide faisait parti de ma personnalité. Il était vraiment rare que je me montre sérieuse.

« Oh mais et vous ? Je ne vous ai pas fait mal au moins ?? »

Heu … Ella ?? Qu'est-ce que tu fiches là ??!! Mais qu'est-ce qu'il me prenait ? J'étais sensé le tuer cet Edmund Pevensie, pas m'assurer qu'il n'avait pas mal. Hé oui, je restais malgré tout quelqu'un de très sentimental. Mais je ne devais pas. Il fallait que je m'endurcisse. Si je me mettais à apprécier Edmund, comment allais-je pouvoir accomplir ma mission ? Ma mission était plus importante que tout, je ne devais pas me laisser avoir par des sentiments …. des sentiments ? …. Hé non, arrête de délirer Ella, vous ne vous connaissez même pas !!! Ah c'est bien moi ça tient !! Parfois je me disais que je n'avais vraiment pas la mentalité pour avoir le rôle du bras droit de Zolm. Comment une fille aussi enfantine que moi, qui croyait aux contes de fées, pouvait gérer ses troupes ? Je ne trouve pas de réponses … j'y arrive tout simplement … Allez savoir comment !

Après m'être assise par terre (au moins je ne risquais pas de tomber), bien que je préférais la hauteur, je souris de nouveau au brun devant moi. Puis mon regard se posa sur le toit de ma cabane complétement détruit. Je devrais peut-être prendre un peu de temps pour le réparer. Tout de même c'était curieux qu'Edmund soit tombé justement dans cette cabane, cette cabane que j'avais moi même construite quand j'étais petite avec mes amis. Effectivement, Edmund n'avait pas tord, la magie était vraiment incroyable.

« Ne vous en faites pas pour ce toit, je trouverais un moment pour la réparer. Alors Edmund, dites moi quelle est votre destination ? Vous voulez rejoindre le roi Caspian ? Oui Caspian est toujours roi et un bon d'ailleurs ! C'est mon idole ! L'homme le plus honorable de Narnia. »

Ses paroles avaient été prononcé d'une voix enfantine, telle une petite fille excité devant un prince charmant, digne des contes de fées. Un grand sourire tout aussi innocent étirait mes lèvres. Manipulatrice ? Non vous n'y êtes pas .. je ne mentais pas, j'étais sincère dans mes paroles. Même si je suis du côté de Zolm puisque je lui dois la vie, ça ne change pas que pour moi, Caspian est l'homme idéal pour gouverner Narnia.

Et moi je restais avec ma mentalité de petite fille.

« Oh et puis vous aussi vous êtes un Roi. Je suis en face d'un Roi. J'ai vraiment de la chance en faite. Même si je ne suis pas une princesse, je peux rester un moment avec vous ? Peut-être que je pourrais vous guider jusqu'au Roi Caspian si vous le souhaitez ? »

Bien évidemment, je n'avais pas l'intention d'aller jusqu'à Caspian, je suis peut-être naïve certes, mais pas suicidaire .. enfin à voir … plusieurs fois je m'étais mise dans des positions incroyables. Mais jusqu'à maintenant j'avais toujours pu m'en sortir. Vive l'improvisation ! Mais je ne savais pas si c'était une bonne idée d'observer Edmund .. je risquais de trop m'attacher à lui ce qui était une mauvaise chose. Et lui aussi apprendrait à me connaître … et là non plus ce n'était pas bon … enfin, j'allais improviser, comme d'habitude ! Advienne que pourra.

La jeune Ella se dépêcha de se relever de sur moi lorsqu'elle eut suffisamment retrouver ses esprits, après la longue chute qu'elle venait de se faire, pour s’apercevoir que nous étions l'un sur l'autre, par terre. Elle semblait trouver la situation tout aussi gênante que moi... cependant, même si elle venait de fermer les yeux, comme pour calmer ses actuelles émotions, et que ses joues avaient prises la tinte de la pomme bien mure, elle n'avait rien perdus de son charme naturelle, ni même de son sourire enfantin qui la faisaient tellement ressembler à ma jeune soeur Lucy, en plus âgée, mais tout aussi charmante et enfantine. Elle avait l'air de s'être complètement remise lorsqu'elle rouvrit les yeux et tendis vers moi une main afin de m'aider à me relever. Je la saisis et elle me tira en arrière, m'aidant à me remettre sur mes jambes... et je sentis qu'elle avait une sacrée poigne, pour une fille. Un léger sourire penseur illumina le coin de mes lèvres... vu la force qu'elle semblait avoir, elle était sans doute une guerrière, peut être même une archère, comme Susan. Contrairement à certains pays barbares, au-delà des limites de l'horizon, à Narnia, les femmes n'étaient pas considérées comme plus faibles que les hommes, elles pouvaient parfaitement servir dans l'armée, sans moquerie, sans rabaissement... et sans traitement de faveur. Les ennemis n'avaient pas pitiés d'elles, sur les champs de bataille, alors les instructeurs faisaient de même avec leurs tous leurs élèves, peu importé son sexe, et ayant dû suivre un entrainement rigoureux à cause de mon rang au coté de mon frère et de mes soeurs, vous pouvez me croire, je sait de quoi je parle.
La jolie blonde s'excusa de m'être tombée dessus, ajoutant qu'elle était très étourdie, mais qu'elle avait toujours besoin de bouger... et à ce moment-là, je me dit

mais je n'ajouta pas pour moi-même que c'était surtout-moi le plus exciter de la famille, celui qui n'aimait pas rester en place et encore moins obéir aux ordres... mais que je n'avais pas à m’inquiéter pour elle, car elle était plutôt costaux. Elle alla même jusqu'à croiser ses bras pour me montrer ses muscles... des bras qui n'étaient pas aussi musclés que ça, en fait ils étaient même plutôt maigrichon. Mais je ne la jugea pas par rapport à ça, car je m'en étais déjà bien aperçu, qu'elle était costaux, lorsqu'elle m'avait aidée à me relever. J'avais appris assez rapidement que, pendant la guerre, ce n'était pas la force, ni l’apparence, qui comptait, mais l'expérience. Un immense homme de deux mètres trente, battit comme un ours, avec des bras comme des troncs d'arbre, pouvait tomber facilement si il ne faisait pas attention à cette autre gars très maigrichon, mais agile comme un puma qui lui tranchait les jambes à l'aide d'une courte épée bien aiguisée. Alors, immédiatement après qu'elle m'ait demandée si je ne m'étais pas non-plus fait mal, je lui répondis, tout en l'accompagnant dans son rire avec une de mes propres plaisanterie :

Non, ne vous en faite pas, je suis moi-aussi bien plus robuste que j'en ais l'air... et pourtant, dans ce monde, je suis censé avoir plus d'un millénaire ! Oui, j'ai bien remarquée que vous étiez aussi forte et agile qu'une tigresse. Vous avez suivit un cursus militaire ?

Non pas que je voulais me mêler de sa vie privée, ou quoi que ce soit... c'était juste une question comme-ça, qui venait dans la discutions. Après que je lui ais répondu, Ella s'assis par-terre, sans doute parce que, de cette façon, elle ne risquait plus de faire une mauvaise chute, puis continua en me disant de ne pas m'en faire, que ce n'était pas grave si je venais de lui défoncé son toit, qu'elle prendrait simplement un peu de temps pour le réparer. Et je me promis que si moi-aussi, je l'avais, le temps, je viendrais lui donner un coup de main... mais ce ne serait hélas pas forcément pour tout-de-suite, car par la suite, elle m'apprit que Caspian était toujours roi à Narnia, et qu'il était d'ailleurs un très bon roi... ça, je n'en avais jamais douté, mais cela me rappela que je venait justement d’atterrir à Narnia, et que si le destin m'y avait ramené, ça ne pouvait vouloir dire qu'une seule-chose : ce pays magique était à nouveau en péril, et comptait sur moi pour le sauver ! La jeune femme avait donc raison : il fallait que je rejoigne le château de mon vieil ami ! Seulement, voilà, il y avait un énorme hic, tendis que je regardais autour de moi : la dernière-fois que j'étais venu à Narnia, mille ans s'étaient écoulé depuis mon départ, et le royaume avait terriblement changé. A l'époque, je connaissais chaque arbre, chaque buisson, chaque plaine et chaque sentier comme ma poche, pour les avoir visité à de nombreuses reprises sur le dot de mon destrier et ami, Philippe. Mais le temps s'était écoulé et tout avait tellement changé... je ne reconnaissais plus rien, je ne savais même pas si j'étais dans la forêt de Narnia que je connaissais, ou si je pouvais me trouver dans une autre qui se serait formée entre-temps... mais j'avais de la chance, je m'étais déjà trouvé une alliée ! Ella semblait vouloir rester avec moi, elle me proposait même de me guider jusqu'à Caspian. Je sauta bien-sûr sur l'occasion, en grande partie parce que j'étais ravi à l'idée de passer encore plus de temps avec la jolie jeune fille...

Ce sera pour moi une joie et un honneur de cheminer avec vous. Et puis, de toute façon, moi-même, je ne suis plus vraiment roi,

lui avouais-je, en me grattant l'arrière de la tête, un peu géné.

C'est Caspian, désormais, qui règne sur Narnia, moi, je suis juste un soutien.

Je tendis, à mon tour, ma main en direction de la blonde :

je vous serais éternellement reconnaissant si vous me guider jusqu'au roi Caspian X... et peut être que, en chemin, vous pourriez m'expliquer un peu se qu'il se passe à Narnia, afin que je comprenne pourquoi vous avez eu besoin de faire appel à moi.

La remarque concernant l'âge d'Edmund dans ce monde me fait beaucoup rire. Oui effectivement, il avait la forme pour un vieillard. Mais on sait qu'ici à Narnia, l'âge et le sexe ne compte pas. Mais plutôt la force, les capacités aux combats. D'ailleurs il me demanda si j'avais suivi un cursus militaire. Je ris doucement à cette question, qui venait de revirer certains souvenirs bien enfouis dans ma mémoire. Mes yeux se posèrent sur la cabane. Je me relevais et entrais de nouveau dans celle-ci avant de formuler une réponse.

« Ce n'est pas exactement ça. J'ai appris à me battre depuis toute petite. Toute seule, sans entrer dans une quelconque armée. En faite, c'était plutôt des idioties de gamins. Mais ses idioties ont fait ma fierté. Croyez moi ou non, mais lorsque j'étais petite, j'étais très bagarreuse. Je trainais avec des garçons tout aussi bagarreurs que moi, mais rien de bien méchant. On était une sacré petite bande. On avait vraiment fait les 400 coups. Et bien sur dans chaque bande, il y a les rivaux. Une autre bande c'était construite, nos ennemis jurés comme on disait si bien. Mais sans vouloir me venter, ils n'étaient pas à la hauteur, il n'y avait pas plus fort que nous ! »

J'éclatais de nouveau de rire à cette dernière remarque, mes yeux azurs brillant de malice. On aurait dit que je retombais en enfance, que je redevenais la petite fille sur d'elle d'autres fois. Celle qui inventait des plans loufoques avec Zolm pour piéger « nos ennemis ». D'un côté, ce temps là n'avait pas vraiment changer, puisque c'est ce que je faisais toujours. Mais ses guerres avaient plus d'importance et surtout, je n'y prenais aucun plaisir. Non, finalement, je n'étais plus la petite Ella l'aventurière. Les temps avaient bien changé.

« Et c'est là que j'ai eu l'idée de construire cette cabane. Elle a plus de 5 ans cette bonne vieille cabane. C'était notre base militaire à notre petit groupe et moi. On y a entreposé tous nos trophées et armes de nos adversaires. Regardez ! »

En effet, on pouvait voir toutes sortes de choses comme des fourchettes à moitié cassés ou petits couteaux tordus (les fameuses armes du clans adverses) mais aussi des choses plus importantes comme des cartes de Narnia, certaines avaient été volées à Telmar dans le château, d'autres tracés à la main par ma petite troupe, lorsqu'on s'aventurait dans les environs.

« Oh et puis celle là … attend je vais vous montrer … c'est ma fierté ! »

Sur ses bonnes paroles, je sortis un petit coffre de dessous le lit. Lorsque je le touchais, je me reçu une décharge électrique mais je n'y prenais pas garde. Après tout, c'est moi même qui avait fait en sorte qu'elle soit électrisée. Pas mal le don de foudre n'est-ce pas ? J'ouvris donc le petit coffre et sortit une petite carte enroulée. Je la déroula et la passa à Edmund.

« Regardez ! C'est une vieille carte que j'ai trouvé par hasard dans un livre très ancien d'une bibliothèque de Telmar. C'est une carte au trésor vieille de plus de 500 ans. Seulement le monde a tellement changé depuis, alors je ne connais pas l'emplacement exact du trésor, ni ce qu'il contient exactement. Mais après des petites recherches grâce à cette carte, je pense qu'il doit être dans les contrées sauvages encore inexplorées. Enfin de toute évidence, elles ont du être exploré un jour. Mais par qui ? Bonne question ! En tout cas, vous êtes la première personne à qui je montre cette carte. Alors j'espère que vous garderez mon petit secret ! »

Je lui fis un grand sourire et m'assis sur le lit, prenant garde à ne pas trébucher sur les décombres. Edmund accepta que je le guide jusqu'à Caspian. Il me dit également qu'il n'était plus vraiment roi mais un soutien pour Caspian puisque maintenant c'était lui qui régnait sur Narnia. Oui seulement il fait partit des quatre grands rois et reines de l'ancien temps et il était en grand danger pour nous les rebelles. Si je devais l'emmener vers Caspian, il faudrait tout de même que je trouve un moyen de m'éclipser au dernier moment. Mais l'improvisation était ma spécialité. Je verrais donc ceci au moment voulu.

« Okey ça marche je vous emmènerais vers Caspian et je vous expliquerais ce qu'il se passe en même temps ! Nous devrions nous mettre en route maintenant non ? »

La jolie blonde me saisit la main et je l'aida à se relever à mon tour, puis retourna vers la cabane de bois dans laquelle je venais de la rencontrer... je fus un peu étonné, mais je ne lui demanda pas plus d'explication, me disant qu'elle devait avoir ses raisons, et je me contenta donc de la suivre. A l'intérieur de la vieille bâtisse en bois, elle m'expliqua qu'en fait, elle n'était jamais entrée dans une quelconque armée... si elle était devenue une guerrière aussi forte, c'était parce que quand elle était petite, elle traînait avec un gang de jeunes, des bagarreurs qui passaient leur temps à défier une autre bande rivale, mais que celle-ci n'avait jamais été à la hauteur face à eux. Entendant cela, je ne pus m'empêcher de rire un peu en même temps qu'elle, car cela ravivait quelques-uns de mes souvenirs, à moi aussi... quand j'étais plus jeune, j'étais également un grand bagarreur. Je ne faisais pas parti d'une bande, bien au contraire, j'étais un grand solitaire, et afin de pouvoir me défouler, je cherchais toujours toutes les personnes qui ne me plaisaient pas, si ce n'était pas mon grand-frère, de qui j'étais terriblement jaloux, c'était avec les grosses brutes de la rues et de l'école. Ils aimaient martyriser les petits gars comme moi, sauf que, contrairement à ce qu'ils voulaient, je ne me soumettais pas face à leur "100°/° de muscles, 0°/° de cervelle", comme certaines personnes pouvaient les appeler, et je ne leur donnais jamais mon goûter sans réagir. J'allais même à leur contact expré pour pouvoir me battre. Combien de fois je suis rentré à la maison avec le nez en sang ? J'entendais encore ma mère crier, prise de panique devant mon état, puis me faisant la morale... mais tout cela était il y a aujourd'hui bien longtemps, avant mon entrée à Narnia. J'ai bien changé, depuis... je suis toujours un peu bagarreur, mais je suis aussi plus calme, plus réfléchit, parce que j'avais finit par comprendre que ce n'était pas les gents qui avaient un problème avec moi, en fait c'était moi qui avais un problème avec eux...
Je sortis de mes pensée lorsque la jolie blonde m'expliqua que c'était à cette époque qu'elle avait eue l'idée de construire cette cabane dans le forêt, c'était en quelque-sorte la base de sa bande. Je me sentis alors encore plus gêné de l'avoir presque faite s'effondrer que je ne l'étais déjà : c'était un lieux où ses amis et elle se rassemblaient, il devait avoir une grande importance dans son coeur. Mais elle réussit à me faire penser temporairement à autre-chose en sortant de sous le lit un petit coffret. Celui-ci contenait un rouleau de parchemin roulé, et lorsqu'elle le déroula et me tendit, je m’aperçus avant qu'elle ne me le dise que c'était une ancienne...

Eh, mais je connais cette carte,

m'exclamais-je lorsqu'elle eut finit son petit discours. Ça faisait de nombreuses années dans mon monde que je ne l'avais pas revu, mais j'aurais pu reconnaître cette façon de dessiner entre mille...

vous avait raison, elle est très ancienne, encore plus que vous ne l'imaginez, vu qu'elle date de l'époque où j'étais moi-même un des rois de Narnia. Vous voyez cette signature, là ? C'est celle de Mr Tumnus, un faune, c'est lui qui l'a tracé... ah, ce bon vieux Mr Tumnus... c'est lui qui a fait découvrir Narnia pour la première fois à ma soeur Lucy, et c'est grâce à lui qu'aujourd'hui, elle est encore en vie. Il avait le rang de conseiller dans notre cour. Voyez-vous, cette carte montre en réalité l'emplacement d'un ancien trésor de dragon. Bien-sûr, le trésor y est toujours, vu que celui qui en aurait volé la moindre pièce aurait été maudit à jamais... mais elle montre aussi l'entrée de sa caverne et de ses galeries, des galeries qu'il avait creusé toute sa vie, et qui forme une sorte de réseau de sous-terrain à travers tous le royaume. C'est un trésor très précieux...

et je ne disais pas seulement ça à cause du trésor, ou de l'ancienneté de cette carte, mais surtout parce que toute personne ayant axé à ces galeries aurait le pouvoir d'aller incognito n'importe où dans Narnia. J'étais franchement tenté de récupérer cette carte, elle aurait été un sacré bonus, et puis, elle appartenais à ma soeur, Lucy, vu que Mr Tumnus la lui avait offert... mais finalement, je la reposa dans la coffret. Ella m'avait fait assez confiance pour me la montrer, je n'allais pas lui prendre son plus précieux trésor.

Gardez-la très précieusement, et ne vous en faite pas, je ne dirais à personne qu'elle est en votre possession.

Je lui adressa un clin d'oeil amical, et referma le couvercle du coffret... et au moment à la paume de ma main entra en contacte avec le bois, je fis un bon arrière en criant de douleur et de surprise. Je venais de me recevoir une décharge électrique assez puissante. Tendis que je me frottais les doigts dont j'avais presque l'impression qu'ils étaient fumant, la jeune fille me demanda si nous ne devions pas nous mettre en route dès maintenant... je lui répondis donc, et en profita pour lui poser une petite question. Ce n'était pas que j'avais peur, ou quoi que ce soit, vu que je la considérais comme une amie, mais c'était comme-ça, pour savoir :

Oui, ce serait bien, il vaut mieux que je rejoigne Telmar le plus rapidement possible. Dites-moi, j'ai comme l'impression que ce coffret est muni d'un sort de protection électrique... vous êtes une magicienn

e ?

» Edmund Pevensie.